La préparation du terrain de recherche
Une fois le projet de mémoire approuvé par le jury et suivant, s’il y a lieu, les corrections exigées par celui-ci, la personne étudiante passe à la préparation de son terrain de recherche. Il s’agit là du lieu de cueillette de données recueillies auprès de personnes, d’organisations ou de milieux créatifs.
Pour toute démarche de terrain impliquant des êtres humains, la personne étudiante doit obligatoirement obtenir l’approbation du comité d’éthique avant de pouvoir entamer son terrain de recherche. Consultez le site web du CERPE (Comité d’éthique de la recherche pour les projets étudiants impliquant des êtres humains) pour connaître la description du comité, la formation obligatoire à suivre en ligne, les étapes à suivre et les formulaires à remplir. Il est important de noter que le CERPE est fermé pour la saison estivale et qu’il est impossible, lors de cette période, de déposer une demande de certification éthique.
Pour découvrir la variété des terrains de recherche aux études de 2e cycle en communication à l’UQAM, consultez le site vers Archipel.
La rédaction du mémoire
La rédaction du mémoire, aux suites du terrain de recherche, consiste en la rédaction des derniers chapitres. Selon le type de mémoire choisi, le document prendra une forme différente.
Le mémoire de recherche est un exposé écrit de travaux de recherche qui démontre la capacité d’analyse critique d’une personne et son aptitude à contribuer à l’évolution d’un domaine de recherche. En tant qu’activité majeure de formation du programme de maîtrise, le mémoire de recherche doit par ailleurs démontrer que la personne étudiante possède des aptitudes pour la recherche.
On peut subdiviser le mémoire de recherche en deux catégories : mémoire avec enquête (mémoire de recherche qualitative, mémoire de recherche quantitative) et mémoire théorique. Dans tous les cas, la personne étudiante produit un document qui reflète les bases, le parcours et les résultats analysés d’une démarche méthodologique rigoureuse.
La visée d’un mémoire de recherche dit « classique » est de démontrer que la personne étudiante connaît de manière approfondie un domaine, une thématique ou un objet communicationnel précis. À la base, cette connaissance procède d’une problématique qui met à jour l’état des travaux scientifiques sur ledit objet et à partir de laquelle la personne étudiante choisit d’investir une stratégie de positionnement face aux savoirs théoriques ainsi qu’une méthode de recueil de données et de leur analyse.
Dans le cas du mémoire avec enquête, et selon la méthodologie la plus appropriée à sa question de recherche et à ses objectifs, la personne étudiante empruntera la voie qualitative, la voie quantitative ou une combinatoire des deux. Par cette enquête, non seulement la personne étudiante effectue-t-elle une sortie « extra muros », en regard des savoirs constitués, mais elle peut aussi, munie des habiletés propres à l’enquête, mieux s’approcher de la réalité étudiée et la saisir sous un angle précis.
Dans le cas du mémoire théorique, qui relève davantage d’une dissertation élaborée, la personne étudiante ne fait pas que puiser dans les corps conceptuels associés à des théories constituées; elle effectue un réel travail d’analyse fouillée d’un objet en explorant les concepts permettant de mieux le comprendre, et ce, de manière à se poser dans des filiations théoriques, tout en les confrontant et en les combinant de manière originale, mais surtout pertinente et fondée. La liste et la qualité intellectuelle des ouvrages lus et consultés sont alors primordiales.
Qu’il donne sur un parcours d’enquête ou théorique, le mémoire est composé d’un seul document, faisant entre 95 et 110 pages (sans les annexes), qui compte donc pour 100 % de l’évaluation. Ce type de mémoire peut utiliser des photographies, un montage d’images ou une annexe multimédia au besoin, mais ce matériel ne sera pas évalué pour sa portée créative ou novatrice, mais plutôt en regard de la façon dont il vient appuyer, clarifier ou simplement illustrer le propos du mémoire.
Le mémoire de création consiste en la conception, la production et la diffusion d’une œuvre ou d’un travail équivalent accompagné d’un texte de réflexion ou d’une élaboration théorique. Ce texte écrit doit démontrer la capacité de la personne étudiante à mener une réflexion critique, à constituer un apport à l’étude des relations entre la théorie et la pratique et à contribuer à l’avancement des connaissances dans un champ reconnu.
Dans le cadre de la maîtrise en communication, la personne étudiante, sélectionnée dès l’admission en vertu de son initiation technique à un médium donné, doit faire preuve d’aptitudes à la recherche créative. Elle souscrit au projet pédagogique de la recherche-création médiatique, qui consiste à connaître, à se familiariser et à interroger, dans une perspective communicationnelle, les formes, les langages, les procédés et les technologies existants, à se positionner d’une manière critique par rapport au médium choisi, à son contenu ou à son expressivité et à réaliser une proposition.
Par cette proposition, la personne étudiante est amené à produire une œuvre de création médiatique accompagnée d’un texte dans lequel elle élabore un cadre de référence et démontre la pertinence de son œuvre dans un contexte précis en s’appuyant sur des travaux existants. L’œuvre produite se voudra le fruit d’un travail de réflexion et d’une analyse critique en regard du domaine de création et de sa propre démarche, ainsi que d’une recherche sur la forme.
Le mémoire de création comprend deux documents interreliés qui sont déposés pour examen :
- Une création médiatique, qui compte pour 55 % de l’évaluation
- Un texte d’accompagnement, faisant entre 40 et 45 pages, qui compte pour 45 % de l’évaluation
Le travail de la personne étudiante sera davantage évalué sur sa capacité à mettre en œuvre une articulation personnelle et cohérente de la réflexion théorique à la création d’un objet médiatique, plutôt qu’essentiellement sur les qualités esthétiques et techniques de l’œuvre.
Le mémoire d’intervention consiste en la réalisation d’un projet ou d’une pratique rattaché à un espace social, économique, politique, culturel, artistique ou autre et commenté dans un texte écrit. Le mémoire d’intervention permet l’approfondissement des connaissances théoriques et pratiques dans des domaines divers et combine l’acquisition des habiletés de recherche à celles de l’intervention. Le texte écrit doit démontrer la capacité de la personne étudiante à mener une réflexion critique et doit contribuer à l’évolution d’un domaine d’intervention.
Dans le cadre de la maîtrise en communication, le terme utilisé est « mémoire de recherche-intervention ». Nous spécifions les exigences de ce type de mémoire en vue d’éviter de le confondre avec un rapport de stage et afin de dégager une pertinence qui ne soit pas tributaire exclusivement ou majoritairement du ou des milieux où s’effectue le travail de « terrain » inhérent à ce type de mémoire.
La personne étudiante choisit d’effectuer ce type de mémoire selon diverses circonstances. Elle peut introduire et insérer sa recherche dans une intervention déjà en cours, en en choisissant un aspect spécifique, de concert avec les actrices et acteurs sociaux en place. Elle peut aussi initier une recherche-intervention sur une question précise concernant une problématique avec laquelle elle est minimalement familière.
La visée d’une recherche-intervention en communication combine donc celle de l’étude d’une situation donnée (comprendre les tenants et aboutissants d’une réalité dans laquelle la personne étudiante s’insère et s’immerge, s’apparentant sous ce trait au travail de l’ethnographe) et celle d’une recherche-action tournée vers le changement et sa vérification. Néanmoins, compte tenu des limites de la situation d’apprentissage, le « changement » ou la « transformation » ne peuvent tenir lieu de but dans le cadre du mémoire, car la personne étudiante ne peut raisonnablement vérifier les effets de sa propre intervention. Il s’agit alors davantage de contribuer à la progression d’une dynamique de sensibilisation, de connaissance, d’évolution créative d’une situation, entre divers acteurs, dans un temps et un espace donnés.
Adossé à la connaissance documentée de la ou des problématiques en présence, le but d’une recherche-intervention en communication est de baliser, avec les actrices et acteurs concernés, une innovation appropriée au milieu et de la coconstruire. S’élabore ainsi au fil du processus une connaissance singulière, associée tant au processus qu’aux résultats – toujours partiels – et à l’analyse de la dynamique évolutive de la question ou de l’action.
Ces questions ou actions peuvent concerner autant les pratiques de formation (auprès de divers milieux), de diffusion, d’accompagnement du changement, d’organisation citoyenne, d’enquête et de rétroaction, de création de lieux d’échanges, de performances artistiques, de gestion de projet, etc.
Compte tenu de l’importance de l’assise dans le milieu concerné, la personne étudiante effectue un travail préalable de repérage, de faisabilité ou de recueil d’éléments pertinents de la situation à propos de laquelle elle souhaite intervenir, et ce, au sein même du milieu susceptible de travailler de concert avec elle et de bénéficier de son intervention. Pour ce faire, elle peut utiliser les activités inhérentes au « Stage de recherche » (FCM7909).
Le mémoire de recherche-intervention comprend deux documents interreliés qui sont déposés pour examen :
- Le mémoire, qui fait état du processus propre à l’intervention et du cadre intellectuel de sa réalisation, qui fait entre 65 et 75 pages et compte pour 75 % de l’évaluation
- Le journal de bord de l’intervention, qui comprend l’aide-mémoire, le plan dépositoire des actions, les relations, les imprévus, etc., et qui compte pour 25 % de l’évaluation
Critères d’évaluation
Les critères suivants se retrouvent sur les formulaires institutionnels d’évaluation des mémoires et thèses à l’UQAM (Directives pour l’évaluation d’un travail de recherche, annexé au Formulaire SDU-603(09-2005), rempli par les membres du jury de manière confidentielle).
Originalité du travail
Dans la mesure des objectifs d’apprentissage de la maîtrise en communication :
- Innovations dans le sujet, l’approche ou la méthodologie
- Contribution à la discipline ou au champ d’études
- Le cas échéant, intérêt de l’œuvre pour le domaine en question
La pondération de ce critère est plus forte pour un mémoire de recherche « classique » du type du mémoire théorique et pour le mémoire de recherche-création, du fait de leurs spécificités d’apport, même minime, à un domaine.
Connaissance adéquate et critique du contexte théorique et pratique dans lequel s’inscrit la recherche
- Connaissance de la littérature pertinente
- Mise à jour et maîtrise conceptuelle des corpus documentaires renvoyant au contexte de recherche ou à la problématique, à la structuration théorique de référence et à la méthodologie
Maîtrise d’une méthodologie appropriée et rigoureuse
- Pour le mémoire de recherche dit « classique », la pertinence de la méthodologie doit être justifiée, tant dans la collecte que dans le traitement des données.
- Pour le mémoire de création, la collecte et le traitement de données ne s’appliquent pas, mais le processus de création doit être expliqué et des démarches similaires doivent être recensées dans la revue de littérature.
- Pour le mémoire d’intervention, la pertinence de la méthodologie doit être justifiée, tant dans la collecte que dans le traitement des données, et l’organisation et la qualité du journal de bord et de la traduction de ses données dans le mémoire sont évaluées.
Finesse et rigueur dans l’analyse des résultats, de leur interprétation et portée
Les « résultats » sont ici entendus au sens large, soit celui de la démarche et des réalisations, surtout pour le mémoire de création et le mémoire-intervention.
- Plus spécifiquement pour le mémoire de création, la maîtrise technique du médium et la qualité formelle de l’œuvre, en soi et en rapport avec les intentions conceptuelles, doivent rendre compte de ce critère.
- La capacité d’approfondissement doit être appropriée à la perspective communicationnelle, de même que celle de nuances et de questionnement, incluant le discernement des choix opérés dans cet approfondissement.
Cohérence et rigueur dans l’argumentation
- La logique argumentative générale doit manifester la maîtrise qu’a la personne étudiante de son objet de recherche et de sa démarche : progression, liens énoncés entre les parties du mémoire, présence de charnières, de renvois (à telle ou telle idée, partie, etc.).
- Les arguments doivent être fondés, autant dans la justification des bases de la recherche que dans l’analyse et ses niveaux éventuels.
- Les ententes issues de la présentation du projet de mémoire doivent être prises en compte.
Autonomie intellectuelle
- Le mémoire doit montrer la capacité de la personne étudiante à se distancier des autrices et auteurs et des créatrices et créateurs de référence, nommément en les situant minimalement dans l’histoire du domaine et en les interrogeant. Cela n’inclut pas d’évaluer ou de juger les auteurs cités, mais, le cas échéant, d’expliquer ses désaccords.
- Le mémoire doit aussi montrer la capacité de la personne étudiante à reconnaître les limites de sa recherche et à nommer justement la pertinence de son travail pour son domaine d’études.
Les critères d’évaluation liés à la forme renvoient aux éléments suivants :
- Organisation du texte permettant une progression logique et intégrative de ses composantes
- Présence des titres, des divisions et de subdivisions des chapitres
- Découpage équilibré;
- Intitulés harmonisés et pertinents
- Dans le cas du mémoire-création : équilibre, richesse, simplicité, etc.
Clarté et précision du texte
Par clarté et précision du texte, il ne s’agit là pas tant de l’organisation du texte, des charnières entre parties, etc., que de la clarté et l’exactitude des termes utilisés, des prépositions, des adverbes, etc.
Style
Par style, on entend l’« allure » générale du texte, à la fois personnelle et régie par les lois du genre (rapport de recherche) et l’impression que son autrice ou son auteur se soucie du lectorat.
Dans le mémoire-création, l’interactivité est permise.
Grammaire, orthographe et syntaxe
- Phraséologie (brève)
- Rythme du texte
- Respirations
- Ponctuation
- Etc.
Traitement des citations et des références
Le mémoire écrit doit suivre les règles de présentation des références du Guide présentation des mémoires et des thèses du Service des bibliothèques.
À noter que tous ces critères se retrouvent en proportion variable selon les types de mémoire.
- Pour le mémoire de création, le 55 % alloué à l’œuvre comme telle se concentre davantage sur le caractère formel, tout en ne négligeant pas le critère essentiel de la qualité de la relation établie dans le texte d’accompagnement (45 %) entre les concepts ou l’aspect « théorique » de la recherche et l’œuvre ou l’aspect « pratique » du mémoire.
- Pour le mémoire de recherche-intervention, le 25 % alloué au journal de bord se concentre lui aussi davantage sur les aspects formels, notamment dans la classification et l’organisation des données, mais renvoie aussi au critère de fond relatif à la finesse de l’analyse, précisément dans l’acuité et l’intérêt des observations pour l’objet de recherche (en cas de « dérives », il faut expliciter leur motif).
La présentation de votre mémoire doit impérativement suivre les normes de présentation des mémoires et des thèses du Service des bibliothèques de l’UQAM avant d’être soumis aux membres de votre jury.
Lors du dépôt final de votre mémoire, une vérification de la présentation de votre document sera faite par le personnel de la Faculté de communication, qui vous contactera si des modifications doivent être apportées. Votre mémoire ne pourra être envoyé aux instances de l’UQAM si sa présentation ne respecte pas les normes énoncées dans le Guide de présentation des mémoires et des thèses du Service des bibliothèques.






